Comme chaque année nous préparons un voyage d'une dizaine de jours sur les routes de notre grande Europe.
Si l'année précédente nous avions roulé en direction du nooord, cette année c'est le sud qui nous attire.
Nous avons pour objectif de relier Patras au sud de la Grèce où se déroule le Super Rally 2010. Comme à notre habitude, nous ne choisirons pas la route la plus courte. Alors nous décidons de contourner la mer Adriatique, et pour se faire il faudra que nous traversions l'Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l'Albanie et la Grèce.
Pour de multiples raisons nous ne pourrons partir tous le même jour. Alors d'un commun accord nous ferons deux groupes. Le premier partira de Randan le samedi 15 mai 2010 et sera composé de Richard, Seb, Cacol, Kat, Gérard D et Gérard d, Poussin et moi même Fabrice.
Le deuxième groupe partira de Randan le lundi 17 mai 2010 et sera composé de gros rouleurs qui ont pour but de nous rattraper avant notre arrivée en Grèce. Gilou, Tof, Dan et Shum prendront le départ dés 5h du matin pour rouler de très longues heures dans le but de nous rattraper le plus vite possible.
Nous sommes enfin partis pour de nouvelles aventures, le temps est frais et les premières pannes arrivent. Tout d'abord ce sera Fabrice qui aura maille à partir avec un pointeau récalcitrant au pied du Mont Blanc et ensuite se sera Cacol qui devra changer une durite de refroidissement. Toute la journée nous allons jouer à cache cache avec la pluie et le froid et c'est avec plaisir que nous allons déguster notre première apéritif du voyage sur les bords du lac de Côme.
Le dimanche étant le jour du seigneur, il est normal que nous prenions le temps de vivre. Alors ce sera tourisme, pique nique, sieste. Visite du lac de Garde et bivouac sur ses rives. Lundi matin alors que nos frangins roulent depuis plus de 4h, nous visitons Trieste avant de quitter l'Italie.
Nous traversons la Slovénie sans même nous en rendre compte et à la frontière Croate Seb décide de réviser sa moto. Je le soupçonne d'avoir touché de l'argent du deuxième groupe dans le but de nous ralentir. Le reste de la route ne sera que des images de cartes postales. La route de la côte Croate ne fait que longer la Mer en suivant le relief. C'est absolument magnifique. Le soir venu, c'est dans une petite cité balnéaire que nous passerons la nuit. Apéritif, puis repas local dans un restaurant du bord de mer. Réveil difficile pour Fabrice qui à passé la nuit à boire du whisky avec Poussin, lorsque l'on n'a pas l'habitude de ce genre de soirée, il ne faut pas jouer. En bon Français, Gérard a emmené son coq.
Grâce aux nouvelles technologies, nous suivons en temps et en heures les faits et gestes du deuxième groupe. Et si nous, nous avons fait du tourisme, eux ils n'ont guère eu le temps d'amuser la galerie. Ils ont en effet réussi à rejoindre Venise dans la journée. Rien de bien exceptionnel me direz-vous. Mais lorsque vous vous retrouvez avec une clef plate de 10 dans le pneu arrière d'un softail sur le bord d'une route, qu'il faut trouver un marchand de pneu un lundi après-midi, dans un pays où personne ne parle la même langue que vous et que vous êtes attendus à Venise par un groupe de motards qui organisent une soirée en votre honneur, et bien il en va de l'exploit. Enfin c'est ce qu'ils nous ont racontés. Nous n'avons pas de photos pour vérifier leurs dires.
Nous continuons quand même notre périple et Seb en bon saboteur continue de nous inventer des pannes. Celle-ci, lui coupe soit disant le moteur lorsqu'il y a des irrégularités sur le revêtement de la route. Séance mécanique dans la pampa, et retour sur le bord de mer. Le lieu de rendez-vous avec le deuxième groupe est fixé. Ce sera dans un petit village au milieu de nulle part sur la côte Croate. La jonction se fera comme par hasard à l'heure de l'apéro. Nous sommes tous râvis de nous retrouver et c'est autour d'une bonne table et de bonnes bières que nous fêtons tout ça.
Le lendemain direction Dubrovnik pour une visite de la cité. C'est magnifique et on a de la peine à croire que des hommes peuvent s'obstiner pendant des semaines entières à détruire ce que d'autres ont mis tant de temps à construire.
Après un peu d'histoire nous reprenons la route direction le Monténégro, lors d'un arrêt, nous rencontrons l'un des quatre possesseurs de Harley de ce pays. Il nous guidera le long de la côte jusqu'à un petit village de bord de mer. Autour d'une bière il nous racontera l'histoire du pays et nous indiquera un lieu biker pour dormir. Dans ce pays nous allons de surprise en surprise
En ce jeudi, notre objectif est de traverser l'Albanie dans la journée. Tous les interlocuteurs que nous avons pu rencontrer nous ont conseillé de ne pas dormir dans ce pays et surtout d'éviter les grandes villes. Nous nous en tiendrons à ces consignes et c'est sous la pluie que nous ferons la plupart de notre périple. Un pays en plein développement, mais qui a prit tellement de retard qu'il faudra de nombreuses années pour rejoindre le reste de l'Europe.
Nous passons la frontière Albanaise dans le milieu de la matinée et notre premier contact avec la population se fait dans une petite ville abandonnée de tous. Livré à eux mêmes, les Alibanais comme dit le Tof, font preuve d'ingéniosité pour tous les besoins de la vie au quotidien.
Ils sont certainement les numéros un mondiaux en récupération automobile. Les casses auto fleurissent à tous les coins de rue, mais les déplacements en cheval ou en âne sont monnaie courante.
Les routes transformées en patinoire par la pluie surprendront le Tof qui finira coincé sous sa moto au beau milieu du trafic. Mais de cette chûte il n'en retiendra que l'attroupement qui en résultera et le fait que des Alibanais se sont jetés sur lui pour lui venir en aide.
La journée sera tendue et même la pause café dans un petit village restera à jamais dans nos mémoires.
C'est lors du dernier plein en Albanie que nous constatons, en voyant l'état des motos, combien nous avons eu de la chance de traverser ce pays sans encombre. Et lorsque nous arrivons à la frontière Grecque on peut lire sur les visages de chacun que cette traversée a laissé des traces.
Ce soir-là nous nous poserons près d'un lac dans le nord de la Grèce. Une petite soirée où l'on compte bien se refaire une santé avant notre arrivée au Super Rally.
Le Super Rally 2010 à Patras est organisé par le HDC HELLAS sur un site magnifique en bord de mer. Presque le paradis si il y avait le soleil.
Si vous voulez voir plus de photos sur cet événement, rendez-vous dans le chapitre "concentre internationale".
Après quelques jours de folie sur un rassemblement fabuleux nous levons le camp et nous nous mettons en ordre de marche pour rejoindre la région des Météores.
Nous passerons la nuit au pied des rochers qui supportent les temples. Le lendemain certains d'entre nous visiterons les monastères, puis nous nous dirigerons lentement vers Ygouménitsa pour prendre le bateau.
Il y a neuf ans nous étions déjà sur le port d'Ygouménitsa et nous n'avons pas pu résister à l'envie de retourner sur le site du Super rally 2001.
Nous avons alors improvisé un pique nique sur le lieu même où neuf ans auparavant il y avait 20 000 bikers.
Puis retour sur le port où nous allons attendre la bateau toute la nuit. En cette année 2010 la Grèce est en proie à des conflits sociaux déclenchés par la faillite de l'état.
Le bateau finira quand même par arriver avec 6h de retard. Nous embarquerons pour une traversée de 15h avant de débarquer à Anconnat et d'entamer un retour sur Randan.
Et voilà, un nouveau voyage qui se termine. Nous avons traversé de nombreux pays et rencontré des gens de tous les horizons. La traversée de l'Albanie a laissé des traces sur les motos, mais aussi dans nos esprits.
Nous vous donnons rendez-vous l'année prochaine pour un autre périple qui nous emmènera du côté de Moscou.